L’accident a eu lieu il y a maintenant 18 mois. Le suivi à l’institut de réadaptation s’est terminé en mars et les bilans sont écrits. J’aurai eu la chance, durant ces longs mois, d’avoir une famille et une équipe incroyable à mes côtés.  Ma famille aura été le pilier de cette réadaptation. Ils auront placé, jour après jour, confiance et positivisme au premier plan. Médecins, neuropsychologue, ergothérapeute et physiothérapeute auront travaillé ensemble afin d’améliorer la suite de mon chemin et je leur en suis grandement reconnaissant. 

 

Un bilan final

Chaque jour, cette pensée me traverse l’esprit. Chaque jour, je me dis que je pourrais « ne plus être là ». L’accident m’aura retiré beaucoup de privilèges que l’on tient souvent pour acquis. Ma mémoire est sévèrement touchée et elle le restera. Les conséquences sont claires : elles affectent principalement la mémoire épisodique, et je dois l’accepter. La mémoire épisodique désigne le processus par lequel l’humain se souvient des événements vécus avec leur contexte. Pour simplifier, je peux très bien lire un article le mardi matin et le relire le vendredi, sans souvenir clair

Une autre conséquence de l’accident : mon énergie globale est grandement changée. Ça peut sembler banal et simple, mais croyez-moi, c’est une gestion constante. À titre d’exemple, une petite surcharge de sollicitation cognitive engendre des conséquences graves, voire dangereuses pour ma santé et ma sécurité. Par exemple, rouler en bordure de route à vélo dans un milieu urbain me demande une suranalyse constante et vide la « batterie » en 90 minutes ou moins.

Être à l’écoute de mes limites, prendre des notes claires, être proactif et prévenir une trop grande sollicitation cognitive font maintenant partie de mon quotidien.

 

Pas que du « négatif »

Certes, plein d’aspects de ma vie ont changé. Cependant, j’ai la chance de pouvoir conserver le sport. Je suis très content d’avoir cette sagesse et cet équilibre. Bien sûr, le sport ne se fera pas sans restrictions, mais rien ne m’empêchera de me trouver des objectifs réalistes qui me stimulent. En ce sens, mon objectif pour la saison estivale qui approche en sera un de courte distance : deux courses à pied de cinq kilomètres et un triathlon sprint!  Le travail des derniers mois aura développé chez moi plusieurs changements positifs. Je suis plus attentif aux autres, plus patient (pas toujours, que ma conjointe vous dira… ), plus ouvert aux changements et, surtout, je comprends plus que jamais l’importance du plaisir, et ce, à tous les niveaux.

 

La suite

Il y a plusieurs mois, ma neuropsychologue m’a demandé d’écrire une phrase que je pourrais me répéter lors de fatigue ou de moments plus difficiles. « Réfléchir reposé demande de lâcher prise dans les moments de fatigue ». Chaque jour, je m’efforce de me répéter cette phrase et par le fait même, lâcher prise avec l’aide de mon positivisme légendaire. La vision de la suite est très claire. Avoir des petits objectifs simples, mais réalisables. Sortir de ma zone de confort, et ce, le plus souvent possible.

Je tiens à profiter de cette tribune afin de remercier les membres de l’équipe de l’IRDPQ qui travaille sur le traumatisme crânien. Le professionnalisme et la patience dont ils ont fait preuve tout au long de ma réadaptation auront fait toute la différence pour moi.

Merci!

Francis Bachand

Diplômé – DAE Institut National du sport

Président fondateur Sports Capitale

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