[vc_row css_animation= » » row_type= »row » use_row_as_full_screen_section= »no » type= »full_width » angled_section= »no » text_align= »left » background_image_as_pattern= »without_pattern » el_class= »box_content space_t0″][vc_column][vc_column_text]Dans le domaine sportif, rares sont ceux qui n’ont jamais eu leur entraînement ou leur compétition limité par une crampe musculaire. Cette sensation désagréable arrive souvent de façon spontanée et oblige le participant à s’arrêter. Dans ce texte, il sera question des principales causes et traitements des crampes musculaires en lien avec les évidences scientifiques actuelles.

Seules les crampes musculaires associées à l’exercice (CMAE) seront traitées dans ce texte. En effet, il est bon de savoir que des conditions pathologiques peuvent expliquer des crampes musculaires et que dans ce cas, la prise en charge n’est pas la même. Ainsi, les CMAE sont par définition des contractions douloureuses involontaires d’un groupe musculaire ou d’un seul muscle qui limitent la performance sportive ou qui se produisent suite à l’effort.

Causes : principales théories

En raison de la fréquence des CMAE dans le domaine sportif, de nombreuses explications sont transmises aux athlètes ainsi qu’aux intervenants. Les deux mythes les plus répandus sont le manque d’électrolytes associé à la déshydratation et l’augmentation de la température corporelle (hyperthermie).

Pourquoi parler de mythes alors que des campagnes publicitaires de boissons énergétiques en font la promotion? Voyons voir ce qu’une analyse plus poussée indique.

Déshydratation et perte d’électrolytes.

C’est la perte d’eau par le biais de la sueur lors d’un effort physique qui cause la déshydratation. L’idée est que le contenu en électrolytes dans cette sueur est responsable d’une baisse de leur concentration et disponibilité dans l’organisme. Les électrolytes sont des molécules ayant pour fonction la transmission d’information et l’exécution de mécanismes métaboliques par voie électrique dans le corps. C’est l’équilibre de ces molécules au niveau d’une paroi qui permet la transmission ou la non-transmission d’un message. Un tel message peut être le signal de contraction ou de relaxation musculaire. Donc, selon cette théorie, une baisse du niveau d’électrolytes affecte le muscle au point de le maintenir en contraction.

La déshydratation par la sueur ne peut pas être remise en doute, c’est pour cette raison que l’apport en eau adéquat est un élément essentiel d’une bonne performance. Mais, est-ce qu’il y a un lien avec les crampes musculaires?

La déshydratation cause une diminution du volume sanguin ainsi que de plusieurs autres fluides corporels. C’est très important puisque le sang transporte des nutriments essentiels aux muscles (glucose, acides aminés…) ainsi que les électrolytes. Il n’est pourtant pas démontré que la perte d’électrolytes par la sueur affecte directement la musculature. La sueur contient dans l’ordre décroissant du sodium (Na+), du chlore (Cl), du potassium (K+), du calcium (Ca2+) et du magnésium (Mg2+). Le taux de sodium dans la sueur est le plus étudié et les évidences démontrent que ce taux est très variable selon les individus et qu’il n’est pas en corrélation avec la performance.1

La concentration sanguine d’un électrolyte dépend des pertes par la sueur et du volume sanguin. Le fait est que le volume sanguin diminue plus rapidement que les électrolytes ce qui cause une augmentation de la concentration sanguine en électrolytes. Cependant, dans les épreuves de longues distances avec un apport régulier en eau, ce rapport peut être inversé et certains individus peuvent profiter de suppléments en électrolytes comme le Na+ afin de maintenir leur efficacité métabolique1.

Finalement, il faut comprendre que le sang se rend au deux quadriceps de façon équilibrée avec la même concentration d’électrolytes lors de la course à pied. Difficile ainsi d’accuser uniquement la déshydratation et la perte d’électrolytes pour une crampe musculaire à un muscle quand les deux agissent dans des conditions semblables2. La réaction du corps à de tels manques sera généralisée et non localisée.

Hyperthermie

Cette théorie affirme que l’augmentation de la température corporelle rend les participants d’un sport plus à risque d’avoir une CMAE. Cette relation se base principalement sur une association temporelle. Lors d’une activité physique à haute température, le corps doit abaisser sa température par l’expiration et la sudation. Le processus de sudation demande un apport sanguin à la peau plus élevé ce qui diminue celui aux muscles squelettiques. Il est donc vrai de dire que l’hyperthermie augmente la charge de travail du système musculaire. Par contre, il n’y a pas de preuve qu’une personne ayant une CMAE ait une température corporelle plus élevée qu’un autre athlète3. Il faut garder en tête l’effet systémique de cette élévation de la température corporelle qui est trop générale pour causer une crampe locale.

Ceci indique que l’hyperthermie ne peut pas être la seule coupable des CMAE. Par contre, l’augmentation de la charge du système musculaire est un des ingrédients menant à une CMAE comme discuté dans la troisième et meilleure hypothèse actuelle.Cette théorie affirme que l’augmentation de la température corporelle rend les participants d’un sport plus à risque d’avoir une CMAE. Cette relation se base principalement sur une association temporelle. Lors d’une activité physique à haute température, le corps doit abaisser sa température par l’expiration et la sudation. Le processus de sudation demande un apport sanguin à la peau plus élevé ce qui diminue celui aux muscles squelettiques. Il est donc vrai de dire que l’hyperthermie augmente la charge de travail du système musculaire.Par contre, il n’y a pas de preuve qu’une personne ayant une CMAE ait une température corporelle plus élevée qu’un autre athlète3. Il faut garder en tête l’effet systémique de cette élévation de la température corporelle qui est trop générale pour causer une crampe locale.

Altération du contrôle neuromusculaire

Le contrôle neuromusculaire est la façon qu’a  le système nerveux d’interagir avec un muscle pour produire un mouvement. Un influx nerveux provenant du cerveau descend par la moelle épinière d’où origine un motoneurone α. C’est un gros neurone ayant comme fonction de stimuler une contraction de quelques fibres musculaires. Cette commande d’excitation des fibres musculaires peut être plus ou moins élevée selon la fréquence des impulsions. Mais le corps a aussi un contrôle local qui dépend de connections entre le muscle et la moelle épinière. Les fibres intrafusales mesurent l’étirement du muscle et envoient un signal de contraction selon la tension des fibres musculaires. Pour balancer, les organes tendineux de Golgi mesurent la force exercée sur un tendon et envoie un signal de relâchement lorsqu’un muscle contracte trop fort. Le but de ce système est d’éviter les blessures en maintenant une efficacité biomécanique.

Sachant qu’une crampe survient principalement à un muscle fortement sollicité lors d’une activité sportive3, des chercheurs pointent du doigt une dysfonction de ce système de contrôle neuromusculaire.4-5 C’est la conclusion d’études sur des coureurs et des animaux de laboratoires.

Les personnes ayant des CMAE sont celles utilisant une cadence plus élevée à la course2 ou ayant un historique de CMAE au même muscle4. La cadence plus élevée augmente la charge sur la musculature et c’est à ce moment que le risque d’erreur de contrôle neuromusculaire augmente. De tels erreurs de synchronisation du système nerveux vont altérer la fonction du muscle et pourront mener à des crampes ou autres blessures. Certains athlètes seront capables de s’adapter grâce à leur entraînement alors que les autres augmentent leur chance de CMAE.

Lors d’un ultramarathon, des prises de sangs ont démontrées que l’augmentation de créatine kinase (CK), une protéine associée aux blessures musculaires, était le seul dénominateur commun des coureurs avec CMAE3. Dans cette étude, les niveaux d’électrolytes et d’hydratation étaient mesurés sans démontrer de relation positive. Cette conclusion signifie que les participants souffrant de CMAE ont imposés un traumatisme plus important à leurs muscles. Une mauvaise adaptation du système neuromusculaire à la charge de travail serait l’élément déclencheur des CMAE.

Traitement

Pour traiter une crampe sur le champ, la méthode la plus efficace est de s’attaquer à la source du problème. Il faut rétablir la fonction neuromusculaire. Comme le muscle est maintenu en contraction il faut l’aider à diminuer son tonus avant de le réactiver pour un retour au sport.

1) Repos et étirement léger 4

Maintenir l’étirement pour un minimum de 15 secondes et répéter tant que la crampe est d’intensité élevée.

*Si le diaphragme est atteint, des grandes respirations abdominales sont à utiliser.

2) Massage de la région de tension (optionnel)

Utile pour les crampes qui réagissent mal à l’étirement. Des petits mouvements de glissement dans le sens des fibres musculaires sont efficaces. Les pressions doivent être régulière et ne pas hésiter à répéter plusieurs fois.

3) Activation

Quand les symptômes de CMAE sont dissipés, recréer des mouvements spécifiques au sport à moindre intensité ou recommencer l’activité plus lentement pour rétablir un contrôle neuromusculaire optimal.

Donc, il n’est pas utile d’appliquer de la glace, de boire 1L d’eau ou de vider une bouteille de boisson énergisante pour un retour au sport plus rapide. Par contre, ces méthodes ont respectivement des utilités pour un claquage musculaire ou une déshydratation, pour n’en nommer que deux.

Prévention

Comme l’altération du contrôle neuromusculaire atteint un groupe musculaire qui travaille en surcharge par rapport à sa capacité, la prévention vise à éviter l’atteinte de celle-ci. Pour ce faire, il est possible d’augmenter le seuil d’activité maximale et d’optimiser les conditions dans lesquelles le sport est pratiqué.

Avant l’activité
  • Entraîner la force et l’endurance musculaire
  • Entraîner la gestion par le système neuromusculaire des mouvements rapides
  • Bien récupérer des blessures musculaires

*La charge en entraînement devrait égaler ou dépasser celle de l’épreuve pour préparer l’athlète

Lors de l’activité
  • Compléter une routine d’échauffement complète avec activation des groupes musculaires principaux surtout s’il y a un historique de CMAE
  • Favoriser un rythme déjà utilisé en entraînement
  • Prévenir la fatigue en diminuant les stress externes au sport tels : déshydratation, hyperthermie, malnutrition, hyperventilation et fatigue psychologique.

La déshydratation et l’hyperthermie reviennent parce que malgré le fait qu’elles ne sont pas la cause directe des CMAE, elles sont des facteurs de risques et des obstacles à la performance.

Conclusion

Ce texte ce veut être un guide utile pour la gestion des CMAE et l’explication de celles-ci. Pour des crampes ne répondant pas à ces méthodes, la consultation d’un professionnel de la santé est conseillée. Des recherches concernant l’utilisation de jus de cornichons et de moutarde pour éliminer les CMAE existent et n’ont pas été l’objet de ce texte. Pour plus d’information voici une liste d’études sur le sujet : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=pickle+juice+cramps

Écrit par Alexandre Deschamps

Étudiant en chiropratique

____

Références

[1] Lara et al. Interindividual variability in sweat electrolyte concentration in marathoners, Journal of the International Society of Sports Nutrition (2016) 13:31 DOI 10.1186/s12970-016-0141-z

2 Schwellnus MP, Drew N, Collins M. Increased running speed and previous cramps rather than dehydration or serum sodium changes predict exercise-associated muscle cramping: a prospective cohort study in 210 Ironman triathletes. Br J Sports Med. 2011;45:650–6

3 Hoffman and Stuempfle, Muscle Cramping During a 161-km Ultramarathon: Comparison of Characteristics of Those With and Without Cramping, Sports Medicine – Open (2015) 1:24 DOI 10.1186/s40798-015-0019-7

Nelson NL1Churilla JR1, A narrative review of exercise-associated muscle cramps: Factors that contribute to neuromuscular fatigue and management implicationsMuscle Nerve. 2016 Aug;54(2):177-85. doi: 10.1002/mus.25176. Epub 2016 May 27.

5 Schwellnus MP, Cause of Exercise Associated Muscle Cramps (EAMC) — altered neuromuscular control, dehydration or electrolyte depletion?, British Journal of Sports Medicine 2009;43:401-408.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

INSCRIS-TOI À L'INFOLETTRE

Tirage à chaque mois d’un plan d’entraînement et d’un cadeau de nos partenaires

Merci pour ton inscription!